Alan Turing meurt en 1954, Ă quarante-deux ans ; il sâest suicidĂ© en croquant une pomme imprĂ©gnĂ©e de cyanure. Peu de gens connaissent ce grand mathĂ©maticien, inventeur de l’ordinateur. La biographie romancĂ©e du personnage qu’offre Philippe Langenieux-Villard est ambiguĂ«. Les capacitĂ©s intellectuelles d’Alan sont exceptionnelles, câest un pionnier de lâintelligence artificielle et, pendant la guerre, sa contribution au dĂ©cryptage des codes nazis a Ă©tĂ© primordiale. Pour lui, seul le travail compte, mais son caractĂšre Ă©pouvantable lâisole ; secret, indiffĂ©rent aux apparences, ignorant des autres, il n’a pas dâamis. Son homosexualitĂ© trĂšs peu dissimulĂ©e inquiĂšte les services secrets britanniques et le fera condamner, ce qui accentue encore sa dĂ©tresse. Lâauteur aime dĂ©crire la complexitĂ© des relations humaines (Les FrĂšres Rattaire, NB fĂ©vrier 2011). Mais osciller sans cesse entre le gĂ©nie et le dĂ©saxĂ© est Ă©prouvant. L’alternance des chapitres biographiques et des rĂ©cits maternels dĂ©sĂ©quilibre les rĂ©vĂ©lations sur ce gĂ©nie mĂ©connu. Un mĂ©lange des genres qui nuit Ă la cohĂ©rence du rĂ©cit.
La Pomme d’Alan Turing
LANGENIEUX-VILLARD Philippe