La porte

Pourquoi Sôsuke, héritier d’une famille de la riche bourgeoisie de Tokyo, vit-il chichement dans une petite ville, auprès d’O-Yone, jeune femme effacée et triste ? Tout a basculé lorsqu’il était un étudiant insouciant à Tokyo : amoureux d’O-Yone, la compagne de son meilleur ami, il s’enfuit avec elle et s’installe dans cette petite ville auprès d’un oncle qui, son couvert d’administrer l’héritage de ses parents décédés, les spolie, lui et son petit frère. Sôsuke et O-Yone sont obsédés par leur faute, et le jeune homme va chercher l’apaisement dans un monastère où l’on enseigne la méditation zen.   À l’ére du Meiji et de l’ouverture à la modernité occidentale, Sôsuke et O-Yone sont emblématiques de ces jeunes Japonais encore prisonniers des conventions sociales qui les bannissent pour avoir trahi leur ami et amant. Cette adaptation en manga d’un roman du début du XXe siècle, devenu un grand classique de la littérature au Japon, prend le temps de développer le cheminement personnel du héros et son approche de la méditation. Le style graphique en noir et blanc adopte la sobriété des maîtres du dessin épuré et occidentalisé comme Tesuka, qui s’accorde parfaitement avec l’atmosphère de la société japonaise traditionnelle. (M.T.)