Dans Londres gouverné par les magiciens, la plèbe asservie gronde et la grogne des démons, exploités sans retenue, fait écho aux émeutes que suscite la conscription instaurée pour mater l’Amérique révoltée. Nathaniel, ministre de l’Information, orchestre la propagande, aidé de Bartiméus, le djinn bavard et surmené ; Kitty, la résistante, est devenue secrétaire d’un sorcier et se documente sur la magie. Comme dans l’Oeil du Golem (LJA, février 2004) leurs chemins se croisent. Trouveront-ils des voies nouvelles pour sortir leur société menacée d’un conflit d’une ampleur inouïe ?
Conclusion de la trilogie qui voit chacun des protagonistes en difficulté : Nathaniel, dont l’ambition inquiète le gouvernement, doute de la pertinence de son action ; Bartiméus, trop sollicité, dont l’Essence s’épuise ; Kitty, déçue par les bavardages de la Résistance, vit dans la clandestinité. Cette fragilité apparente les prédispose à aborder avec des forces neuves la crise ultime d’une civilisation qui se conclut à la façon d’un Crépuscule des dieux où chacun doit payer de sa personne. Joutes de sorciers, pyrotechnies épiques et hilarantes notes de bas de page de Bartiméus, mêlent, comme dans les épisodes précédents, réflexion et divertissement. Pour bons lecteurs.