Daniel Boulanger n’est-il pas rassasié par les quelque quatre-vingts titres à son actif chez Grasset, Gallimard, La Table Ronde et Robert Laffont ? Apparemment non puisque, malgré la déception suscitée par ses derniers livres (Cf. Les Mouches et l’âne, NB mars 2001), il produit un nouveau texte, transcription d’un rêve, dit-il, … « d’une nuit de son quatre-vingt-deuxième printemps… noté jusqu’au point et virgule. » Un commissaire et son adjoint, aussi benêts et auto-satisfaits l’un que l’autre, mènent mollement une enquête sur la disparition de charmantes créatures. Toutes ont pris joyeusement congé de leurs proches en postant une carte à l’effigie du « Paradis », toile phare d’un modeste musée de province… Dialoguer avec les prévenus ou certaines personnalités est, pour les deux compères, l’occasion de multiples ronds de jambe, cuistreries et parties fines… Le médecin s’appelle « O’Hérel », le ministre « Tourdé-salon »… L’écriture alambiquée comme les astuces démodées de cette fuligineuse intrigue grèvent ce roman d’un irrépressible ennui.
La poste de nuit.
BOULANGER Daniel