Ils sont cinq lycéens bien lotis du 7ème arrondissement de Paris. Ce matin, il n’ont pas envie d’aller en cours. De retour vers la chambre de l’un d’entre eux, ils croisent une fillette noire, un peu en retrait de sa classe. Ils remarquent qu’elle a des poux, l’interceptent, puis l’emmènent avec eux. Attachée au radiateur, la fillette terrorisée attend son sort; elle se fait épouiller, puis couper les cheveux, puis tondre… On lui donne à manger du riz avec les insectes décédés…
Ce très court roman est une dénonciation du racisme, qu’il soit de couleur ou de classe sociale, et des phénomènes de groupe, mais le sadisme finit par devenir le thème dominant. Tous ne sont pas si méchants; parmi les cinq, deux se contentent de suivre, effrayés du comportement des autres, mais pas au point d’intervenir. L’auteur est suffisamment jeune pour transcrire un parler ados naturel ; douée, elle esquisse rapidement des personnalités crédibles, écrit avec fluidité et tension, et ménage un suspense efficace sur le destin final de la fillette laissée avec les trois tortionnaires. Mais l’atmosphère est malsaine, l’amalgame fillette noire/poux douteux, et la fin ratée ; à la justice légale s’ajoute une justice immanente ou inconsciente qui relève quasiment du fantastique, et affadit le projet.