La poussière du plomb

Les années de plomb évoque cette période en Italie, après 1969, au cours de laquelle de lourdes organisations terroristes telles les Brigades Rouges ensanglantent le pays. Dans le même temps naissent de petites cellules dans lesquelles des jeunes rêvent de changer le monde. Elles formeront avec d’autres la poussière de plomb. C’est à l’itinéraire de l’une d’elle que s’attache cet épais roman graphique. À cette époque, les politiques sont discrédités, même le parti communiste italien ne satisfait plus la jeunesse. Un groupe de jeunes désoeuvrés d’un quartier de Rome décide de créer le « Parti communiste révolutionnaire uni pour la dictature du prolétariat » (sic). Il deviendra une bande de 6 à 7 Pieds Nickelés, sans organisation, sans chef, sans objectif, ballottée puis petit à petit désintégrée dans un engrenage infernal qui les dépasse. La mafia, les compromissions politiques, la lâcheté, la spirale infinie de la violence, les armes à feu, le besoin d’argent viendront à bout des aspirations idéalistes de cette jeunesse. Si l’on s’intéresse peu aux aventures minables et dramatiques de la bande, on apprécie le panorama de la société Italienne offert par un travail graphique important où chaque couleur rappelle les différentes dates du récit. (Y.H. et D.L.)