À New York, Kelly est interviewée après la mort de sa soeur Brett. Elle reprend alors l’histoire qui a précédé le drame lors du tournage d’une émission de téléréalité. Âgées de moins de trente-cinq ans, cinq femmes sont un « cénacle de féministes » autoproclamées « les Entreprenantes ». Elles vivent dans le luxe, l’alcool et les antidépresseurs, affichent une sexualité décomplexée et sont engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Jessica Knoll (American Girl, NB septembre 2016) conduit le lecteur dans les coulisses de ce genre d’émission, de la préparation à la post-production, avec le parti pris d’écrire des scènes très longues et des dialogues détaillés à l’extrême, qui parcourent tous les poncifs, de l’humanitaire au changement climatique en passant par le vegan. Ces conversations cachent en fait rivalités féroces et trahisons cruelles. Les hommes y sont bien malmenés. La question posée est celle de la part de la réalité dans ces émissions censées tout révéler, et l’on comprend qu’évidemment la trame narrative sert le projet de la production bien mieux que la vérité, souvent falsifiée. Et l’intérêt de ce roman à trois voix se perd dans ces interminables développements sur des sujets souvent futiles. (M.M. et A.Le.)
La Préférée
KNOLL Jessica