Chinonso est nigérian. Enfant, il recueille un oison, orphelin comme lui. Quand l’oiseau est tué, il est bouleversé – un moment-clé qui le poursuivra toute sa vie. Au lieu d’étudier, lorsque son père meurt, il reprend l’élevage de poules familial. Par hasard – ou est-ce le destin ? – il sauve Ndali, une jeune fille suicidaire. Attirance mutuelle… mais elle est riche et sa famille s’évertue à humilier le jeune homme. Pour reprendre des études et devenir digne d’elle, il vend tout ce qu’il possède et s’exile à Chypre.
Avec ce second roman, l’auteur de Les pêcheurs (NB juin 2016) était de nouveau finaliste pour le Booker Prize… Belle originalité cette fois : le narrateur, c’est le « chi » de Chinonso, un esprit réincarné de siècle en siècle, qui désormais s’occupe de lui, sait tout, voit tout mais n’a pas vraiment le pouvoir de l’aider. Il assume aussi toute la philosophie et la psychologie des croyances « igbo » et se désole quand la situation tourne mal – et les mauvais tournants ne manquent pas : une machine infernale s’est-elle mise en route ? Un récit violent, tendre et sensuel parfois, très émouvant… aussi universel que dépaysant. Sa richesse ne pouvait que s’accompagner parfois de longueurs inévitables. (M.-C.A. et T.R.)