AnthĂ©a, jeune Camerounaise, vit dans une famille pauvre mais heureuse. Elle va Ă lâĂ©cole, oĂč elle est plutĂŽt mauvaise Ă©lĂšve, ses dons sont ailleurs. Tous les mardis, elle aide sa mĂšre sur le marchĂ©. Une Française apparaĂźt un jour, revient, engage le dialogue. Elle est en Afrique pour le travail de son mari, a deux enfants et va bientĂŽt repartir. Un accord est conclu, AnthĂ©a accompagnera la famille. La chance de recevoir une meilleure Ă©ducation et dâaider ses parents plus tard, ou le dĂ©but de lâenfer ?  Pourquoi le prologue parle-t-il dâune fourmi quâun garçon sâacharne Ă Ă©craser sous une pierre mais qui rĂ©ussit Ă sâĂ©chapper ? Il annonce ce qui adviendra aprĂšs lâinsouciance de lâenfance africaine : lâarrivĂ©e en France et lâinexorable escalade de lâemprise d’un couple dysfonctionnel sur une adolescente, de plus en plus exploitĂ©e, puis enfermĂ©e et violĂ©e. Lâesclavagisme moderne. Le dĂ©rapage lent et subtil est haletant, bien observĂ©, dur Ă supporter en contraste avec les annĂ©es africaines. LâhĂ©roĂŻne parvient Ă sâenfuir et lâissue heureuse soulage de la tension mĂȘme si les Ă©vĂ©nements frĂŽlent lâimprobable. (A.-M.R. et C.G.)
La proie
ARNAUD Philippe