La prophétie de l’oiseau noir

SEDGWICK Marcus

Habitée par des visions depuis l’âge de cinq ans, Alexandra, dix-sept ans, issue de la bourgeoisie anglaise des plus conventionnelles, voit la mort des gens. Telle la Cassandre grecque, personne ne la croit ; on la fait taire, sa famille redoutant toute forme de scandale. Les deux frères d’Alexandra sont à la guerre. L’un est mort et Tom court le même danger : Alexandra le sait, les corbeaux de ses cauchemars prémonitoires l’ont prévenue. La jeune fille décide d’agir, s’engage comme infirmière volontaire, pour tenter de rejoindre son frère sur le front de la Grande Guerre, refusant que le destin soit une loi de l’existence. L’auteur le signifie en ouvrant le livre au chapitre 101 pour conclure sur un chapitre 1 où, dans une scène dramatique, Alexandra finit par sauver son aîné sur le champ de bataille en le blessant volontairement. Ce récit à la première personne à l’atmosphère tendue, mêlant le mythe à l’horrible réalité, dénonce l’horreur de la guerre en termes émouvants dans leur laconisme. L’angoisse naît moins des événements que de leurs conséquences sur les hommes, aussi terribles sur le plan psychique que physique, et du dilemne de Tom qui veut soigner et non tuer. Roman marquant sur l’horreur de tout conflit et le refus de la fatalité.