La Purge

Un jeune élève d’hypokhâgne se remémore l’année infernale qu’il vient de passer. Des enseignants arrogants et impitoyables officient devant ceux qui devraient représenter l’élite de la nation, mais qui ne sont jamais assez brillants, selon eux. L’étudiant indigné ne nous épargne ni les menus déplorables de la cantine, ni les humiliations permanentes que subissent ceux qui ne sont pas au niveau.  Dans ce premier roman, le narrateur, enfin libéré, fait entendre de manière tonitruante sa révolte face à un système élitiste qui étouffe les étudiants et broie impitoyablement les plus faibles. La verve satirique du jeune auteur se nourrit d’une solide culture et d’un esprit critique aiguisé. Dans cette véritable galerie de portraits d’une férocité rare, les invectives résonnent avec véhémence dans une prose savamment rythmée. Arthur Nesnidal dénonce, à la suite de Bourdieu, la cruelle inégalité des chances et l’inhumanité de professeurs qui ne consentent à enseigner qu’aux plus brillants et saccagent la vie de certains en les condamnant à un sentiment d’échec. Il choisit l’insolence pour survivre et nous enchante dans quelques belles pages lyriques et sensibles. (A.K. et A.-M.D.)