La réforme… oui, mais sans rien changer !

Trente ans chercheur scientifique, Martine Daoust, recteur des académies de Limoges puis de Poitiers entre 2008 et 2012, analyse le fonctionnement décevant de l’Éducation nationale. En seize chapitres, elle prend parti sur la réforme des rythmes, l’adéquation des formations, les collèges de campagne (déshérités), la prévention des addictions, la mixité sociale, le collège unique, la filière professionnelle (injustement décriée)… Elle souligne les points positifs – d’excellents enseignants motivés – et salue des initiatives innovantes : l’accompagnement personnalisé, hélas abandonné. Si elle fait des propositions : numérique à développer, relations avec l’extérieur…, sévères sont ses critiques : manque d’ouverture de l’école, conservatisme, rigidité du corps enseignant qui récuse les réformes lancées par la droite. Elle décrit ses actions locales, les équipes qu’elle appréciait, les oppositions rencontrées, dont celle des syndicats. La réalité semble parfois tronquée, la vision étant partielle et les régions marginales. Un témoignage qui se lit cependant avec intérêt, l’engagement de l’auteur ne pouvant être mis en doute sur un sujet souvent traité, mais essentiel.