La Règle de l’or

À Madrid en 2012, avant Noël, un bijoutier surnommé « Cabochard » est égorgé. Comme deux victimes précédentes, il était aussi prêteur sur gages et usurier. Dans son modeste magasin, le jeune inspecteur Alarde rencontre sa secrétaire dont il remarque les luxueux escarpins. Il voit aussi ses trois enfants : le fils aîné, avocat, la fille, qui tient la maison, et le cadet, beaucoup plus jeune, joueur compulsif, le préféré de son père au grand déplaisir de ses frère et soeur. L’ouverture du testament est une bien mauvaise surprise !    C’est dans le lourd climat économique récent que Juana Salabert situe son intrigue. L’Espagne est étranglée par la dette, le chômage explose avec toutes ses conséquences sur la vie quotidienne des Madrilènes. L’ambiance du commissariat, la vie personnelle du policier, ses amis, les coutumes des fêtes de fin d’année constituent le cadre d’une recherche qui s’oriente dans plusieurs directions avant d’aboutir à un motif de crime banal et universel : la cupidité. L’auteur dénonce aussi l’hypocrisie bien pensante dans ce roman qui mêle l’étude sociologique à une enquête policière bien menée et crédible. (C.-M.M. et A.Le.)