Colombe, enceinte, s’est vue proposer par sa mère le prénom de Salomé qui était celui de sa petite cousine et dont elle ignorait jusque-là l’existence. Pourquoi ce mutisme qui l’a entourée ? Elle décide de forcer les silences et de partir sur les traces de sa famille maternelle. Cette famille juive, originaire de Kovno en Lituanie, a rejoint le ghetto en 1943. Seule Ginda, sa grand-mère, qui vivait depuis longtemps en France, a échappé au sort commun. L’auteur (Une femme célèbre, NB novembre 2010) mène une véritable enquête, fouille les archives, interroge les survivants de la famille et découvre le sort de Salomé et de son cousin Kalman. Comment ses tantes, qui ont survécu à la mort de leur enfant, ont-elles pu se reconstruire ? Se refusant à toute interprétation ou jugement, elle se positionne en tant que mère elle-même. Ce récit à la chronologie sérieuse n’exprime aucun ressentiment et sa sobriété n’en est que plus bouleversante. Aucune sépulture n’atteste du décès de ces grands-parents, oncles, tantes, neveux, mais les dates et les lieux permettent au moins de leur redonner une existence.
La réparation
SCHNECK Colombe