Troisième épisode des aventures de la famille Spellman, détectives privés qui exercent leur activité avec sérieux et décontraction à San Francisco. La narratrice trentenaire, Isabel, suit une psychothérapie forcée liée à son comportement quasi paranoïaque lors de sa précédente enquête (Les Spellman se déchaînent, NB juillet 2008). Elle est provisoirement barmaid, mais reprend en douce du service. En fait chez les Spellman, qui se chamaillent autant qu’ils s’aiment, tout le monde surveille tout le monde et se livre à des filatures ou des chantages saugrenus. La plus douée est la jeune Rae, encore mineure, désinvolte, imaginative et diablement rusée.
Plus que les enquêtes – même si la plus importante est résolue à la fin – c’est la vie quotidienne de ces personnages sympathiques, un peu dingues mais tout à fait normaux, qui suscite l’intérêt. L’humour est constant, en particulier dans les notes de bas de pages dont l’auteur fait un large usage. Le style est alerte, les nombreux dialogues incisifs, la narratrice se moque avec lucidité de ses défauts et de ses manies. La lecture est facile – les nombreux chapitres ont des titres explicites – et procure un vrai moment de détente.