C’est la troisième fois qu’Erik Orsenna s’amuse à explorer les subtilités de la langue française tout en nous distrayant. Après La grammaire est une chanson douce (NB octobre 2001) puis, plus récemment, Les Chevaliers du Subjonctif (NB novembre 2004) où ses deux héros récurrents se frottaient aux caprices des modes verbaux, voilà qu’il nous entraîne avec eux dans une nouvelle fable farfelue où les mots – comme un plat sans épices – ont perdu toute saveur. Imaginez en effet un instant que tous les accents de toutes les langues du monde aient pris la poudre d’escampette ! Essayez un peu de prononcer une phrase dont ils sont absents. Les mots et par là même la beauté, les couleurs, les paysages, les sentiments, l’amour : tout ce qui nous entoure devient insipide.
Du même tonneau que les deux précédentes, cette agréable fantaisie illustrée, presque un conte pour enfants, célèbre avec humour et légèreté les finesses universelles du langage. Une pierre dans le jardin des SMS et autres abréviations informatiques. Erik Orsenna a trouvé un vrai filon. Prochain chapitre de cette saga des mots : la ponctuation !