La révolte d’Éva

Éva, la troisième d’une fratrie de cinq filles, est celle qui prend le plus de coups. Le père, chasseur au chômage, est un adorateur d’Hitler ; dans l’entrée trône le portrait du dictateur que chacun en entrant doit saluer bras tendu. Éva ne pleure jamais, elle résiste, alors il cogne plus fort ! Pour l’adolescente, le seul refuge est la forêt en compagnie du chien. Un jour, le père la tape si fort que le chien le mord au poignet ; le lendemain, un coup de fusil retentit dans la forêt. La haine s’empare d’Éva.Ce court roman s’inspire d’un fait divers qui s’est réellement déroulé il y a une vingtaine d’années en France. Le silence de la mère, lâche et craintive, première victime de la violence de son mari, les voisins qui soupçonnent, questionnent les enfants qui restent muets et solidaires, et n’osent pas intervenir. Écrites à la première personne, avec sobriété, dans une économie de mots, les phrases courtes énoncent une succession de faits. Le lecteur se sent lui aussi révolté et impuissant. Un récit coup de poing pour ados solides. (A.T. et F.C.)