Palerme 1677. Le vice-roi préside la séance du Saint-Conseil royal. Son obésité maladive et son air hagard laissent craindre le pire. Et de fait, il meurt subitement. Les six membres du Conseil, fourbes, cupides et arrogants, adoptent à toute vitesse des décrets très avantageux pour eux. Puis la mort devient officielle, mais le vice-roi a laissé un testament : c’est son épouse, que personne n’a jamais vue, qui doit le remplacer. Stupeur et désolation. Quand la jeune femme arrive, tous sont cloués sur place. C’est la plus belle femme du monde et elle va leur donner du fil à retordre ! Andrea Camilleri alterne les enquêtes de Montalbano (Le sourire d’Angelica, NB novembre 2015) et des romans très différents où son imagination sans limite fait merveille. Il précise que cette femme bien réelle ne régna que vingt-sept jours et qu’elle s’employa à supprimer les privilèges de ceux qui affamaient la Sicile. Il se régale à détailler les affrontements où les méchants voient se retourner contre eux tous leurs noirs projets. Pas forcément réaliste… mais la langue a une saveur incomparable. Dominique Vittoz, la traductrice, accomplit un exploit pour en rendre la familiarité, la verdeur et la crudité. (M.-C.A. et C.-M.M.)
La révolution de la lune
CAMILLERI Andrea