Pour Luc Ferry trois étapes ont marqué à grands traits l’histoire humaine. Elle a été progressivement régie par l’ordonnancement grec, le Dieu des juifs et des chrétiens et enfin la Raison des Lumières, source d’un premier humanisme européen à vocation prosélyte, celui des Droits de l’homme et du citoyen. Celui-ci a été déstructuré par la poussée anarchisante des « bohèmes » qui a en fait renforcé un capitalisme libéral globalisé. Actuellement s’épanouit avec le mariage d’amour librement choisi un deuxième humanisme, nouvelle forme du sacré, spiritualité laïque, « amour de l’amour », à vocation mondiale.
Goût du paradoxe ? Provocation intellectuelle ? Le philosophe s’en défend et justifie sa position par une longue analyse, érudite, détaillée, raisonnée. Dans le prolongement de Apprendre à vivre ; 2 : la sagesse des mythes (NB janvier 2009), se référant aux grands théoriciens de la pensée dont une profonde connaissance est exigée pour suivre le cheminement d’une pensée ardue, l’auteur développe, non sans humour, une pédagogie séduisante, qui requiert beaucoup d’attention. Une écriture, structurée, n’excluant ni redites ni anticipations, cherche à clarifier une réflexion riche en contrastes et ouvertures.