Après la marée noire, les crabes carrés font leur révolution, boutant les homards exploiteurs dans les casiers des pêcheurs (surpris de cette aubaine). Un an plus tard, une nouvelle société crabe s’est mise en place, royaliste, stupide, méprisante et … qui pullule. La nourriture se raréfie. Quant aux humains, ils aimeraient bien se débarrasser de ces squatteurs qui envahissent impunément leurs plages. Alors quand, sous une mystérieuse lueur au loin, une réserve de nourriture inespérée est découverte par les crustacés, peut-être devraient-ils se méfier?
Cette épisode déploie une tonalité plus sombre qui se reflète dans les couleurs utilisées. La société de crabes libres et évolués déçoit les espoirs: ce ne sont que de faux durs panurgiques, soumis à la nouvelle autorité et à ses dogmes. La critique est un peu facile et appuyée; il manque à l’histoire ce brin de légèreté et de fantaisie qui faisait la saveur des premiers tomes. Quelques longueurs s’invitent dans un scénario qui semble moins inspiré. On s’amuse cependant toujours ; chez les humains, ça grenouille ferme et le va-et-vient entre les deux mondes ajoute une savoureuse relativité. La fin, absurdement amère et ironique, conclut radicalement cette trilogie satirique originale.