La rigole du diable

Cédric est convoqué au tribunal pour une affaire de violence envers une barmaid. Son avocate, Catherine, jeune fille brillante, cherche une explication à la disparition de sa mère lorsqu’elle était très jeune. À chaque évocation de celle-ci, son père, homme solitaire et taciturne, se retranche derrière des explications fumeuses. Elle plaide pour la première fois aux Assises dans une petite ville de la Creuse où la mort suspecte d’un homme va envoyer sa jeune épouse gabonaise, sans papiers, en prison. Ses relations avec les hommes qui l’entourent ne sont pas simples ; désir de plaire, suspicions compliquent sa vie professionnelle bien remplie. Quelques souvenirs profondément enfouis de son enfance lui reviennent, mais elle se concentre sur le procès.

Sylvie Granotier a du métier (Tuer n’est pas jouer, NB janvier 2008). Elle progresse dans ces deux intrigues, mêlant habilement une histoire classique de mort aux questions existentielles de son héroïne sur ses origines. Quel rôle jouent les hommes sur son chemin ? Sont-ils dignes de confiance ? Les fils s’emmêlent pour mieux tordre le cou au hasard. Malgré de grosses ficelles, le suspense se maintient. La peinture d’une petite ville de province est tellement juste qu’on s’y croirait.