La ronde

Cheveux noir jais, vêtement blanc tacheté de vert, un enfant, tel un magicien, semble faire surgir dans un univers floconneux des animaux qui apparaissent l’un après l’autre. Et un et deux et trois, il les compte sur ses doigts, jusqu’à neuf et en même temps, il se met en mouvement et les animaux avec lui ; tout virevolte, sens dessus dessous pour finir par une ronde joyeuse.  Un art en rejoint un autre, celui de l’illustratrice et celui d’un art populaire : les khantas, tissus brodés par des femmes bengalies que l’auteure a découverts à Dehli. L’enfant est le maître de ballet de cette étrange présentation de formes brodées. Son vêtement, mi-pyjama, mi-costume de cirque, l’absence de décors, le fond vaporeux emportent dans un rêve éveillé et la mise en mouvement donne vie à des figures animales statiques puisqu’il s’agit de broderies. Tout se joue dans le blanc cotonneux des pages, les teintes sépia des tissus et ces petites taches vertes sur l’habit de l’enfant qui dynamisent les autres couleurs, une trouvaille. (A.-M.R.)