La ville de Maabala est aux mains d’un arriviste autoproclamé Calife en instrumentalisant des imams fanatiques et des djihadistes, gamins recrutés à l’étranger ou dans la population endoctrinée ou terrorisée. Un homme est accusé d’offenser Allah : il refuse d’aller à la mosquée, peint et sculpte malgré l’interdiction. Son épouse et leurs filles sont prisonnières au palais de l’escroc. Le fils aîné rejoint les islamistes. Le cadet refuse de quitter son père. Quand ce dernier est lui-même captif, l’adolescent devient l’otage du despote, contraint de subir un apprentissage guerrier puis religieux, et pire encore. Mais il reste lucide… Troisième roman d’Ousmane Diarra (Pagne de femme, NB, août-septembre 2007), ce livre a pour cadre le nord du Mali et pour thème la montée de l’islamisme et ses dérives possibles, consécutives à la misère et à la déliquescence des institutions. Le narrateur est un garçon mûri par la guerre civile, qui admire et aime profondément son père. Celui-ci incarne l’Afrique intelligente et fière, récusant la corruption et l’obscurantisme. Écrit dans une langue familière, simple et imagée, ce roman terrifiant est un bel hymne à l’intégrité et la liberté.
La route des clameurs
DIARRA Ousmane