Roy, élève de CM1, fait la loi dans la rue. Garmann, lui, est un enfant calme, passionné de botanique. Pour ramasser deux spécimens qui manquent à son herbier, il s’aventure dans le jardin d’un vieux postier solitaire. Surgit Roy, qui le contraint à faire une bêtise : une allumette, et les herbes sèches s’embrasent. Le vieil homme accourt, réagit, encourage Garmann à l’aider, sans un mot de reproche. Une amitié naît entre deux collectionneurs, celui qu’on appelle l’Homme aux Timbres et l’enfant.
À la violence des premières pages succède une réflexion sur la force et la faiblesse, le courage de ne pas se dérober opposé à la lâcheté, la peur de l’inconnu et le bonheur des rencontres. Les dialogues ont beaucoup d’intensité, la construction est remarquable, crescendo dramatique et decrescendo entre deux images du héros devant sa fenêtre, dans des attitudes diamétralement différentes.
L’illustrateur a un style personnel (L’été de Garmann, LJA, juin 2008)
superposant photographies détourées et paysages peints et décorés. Les gros plans sur les visages jouent sur le contraste entre la fraîcheur de l’enfant blond aux taches de rousseur et les traits ravinés du vieillard dont l’aspect rebutant s’oublie devant son regard pétillant et son humanité. L’oeil est sans cesse sollicité, l’émotion passe du tragique au merveilleux. À partir de 8 ans.A-M.R.