Ivan le Terrible (1530-1584) est le premier tsar russe, le pays étant jusqu’alors une principauté de l’empire mongol. Depuis le règne de ce Barbe-bleue paranoïaque, le pouvoir politique a quasiment toujours été confisqué au bénéfice d’une seule personne. Pierre le Grand (1672-1724), « empereur », symbole de la modernité, Catherine II (1729-1796), Alexandre Ier (1777-1825), le vainqueur de Napoléon, Nicolas Ier (1796-1855), Alexandre III (1845-1881), Nicolas II (1865-1918), le dernier des Romanov… Commence alors le règne des tsars laïcs, de Kerensky (1881-1970) à Poutine (né en 1952), l’énigmatique locataire actuel du Kremlin. L’introduction de cet ouvrage, rédigée par Christophe Barbier, est révélatrice de la fascination exercée par la Russie dans l’imaginaire français. Sous la direction d’Emmanuel Hecht (L’Express), dix-sept écrivains évoquent le destin des plus emblématiques figures qui ont exercé l’autorité suprême. Sans répondre à la question d’un déterminisme inhérent à la nature russe de choisir des autocrates, cette galerie de portraits émaillée d’anecdotes retrace de façon pédagogique l’évolution de ce pays immense et complexe tiraillé entre modernité et tradition. (J.M. et A.-C.C.M.)