L’auteur décline les mésaventures d’une famille vivant dans une extrême pauvreté dans les années 1970-1980, sans les stigmates que l’on y ajouterait aujourd’hui (violence, alcoolisme, petits trafics…). Les Poissart sont honnêtes, s’aiment, aiment leurs enfants et s’accommodent de leur vie dans la misère. Par contre, gravitent autour d’eux une galerie de personnages incarnant la bêtise, la veulerie, la vulgarité, l’appât du gain, la compromission. À cause d’eux la situation des Poissart ne fait que se dégrader même s’ils conservent l’espoir d’une vie meilleure.
Divisé en chapitres, entrecoupés d’histoires sur d’autres pauvres hères ou sur des profiteurs, cette « saga » permet à l’auteur de jouer avec les a priori sur les plus pauvres et de dénoncer les injustices sur le mode d’un l’humour vraiment très noir et très grinçant. Le trait est changeant selon les histoires, oscillant entre ligne claire et franche caricature. La mise en couleur varie également mais est très maîtrisée. Une réédition 25 ans après, un classique dans son genre.