La sagesse de l’argent

BRUCKNER Pascal

L’argent a une utilité économique universelle et un rôle social fédérateur. Mais paradoxalement, il est simultanément un bien et un mal. Ce n’est pas lui qui gouverne le monde, il est au service des passions humaines et n’achète pas tout. En France comme ailleurs l’argent fascine, mais est tabou, héritage du christianisme glorifiant la pauvreté. Réforme et révolution industrielle ont réhabilité le travail rémunéré selon le mérite, et l’initiative créatrice récompensée par un gain. Le problème aujourd’hui est l’inégale répartition des richesses. Vertu et abondance peuvent faire bon ménage si l’Etat régule les marchés.  Pascal Bruckner, essayiste (La Maison des Anges, NB décembre 2013), s’interroge avec l’oeil du philosophe érudit et critique sur La sagesse de l’argent, à travers l’histoire, l’actualité et de multiples références littéraires savoureuses. Idées essentielles : s’il est sage d’avoir de l’argent, l’opulence ne fait pas le bonheur, le bien-être n’implique pas forcément la félicité  et si la fortune apporte sécurité et liberté, elle ne peut être une fin en soi. Là rien de neuf. L’analyse inédite concerne la contradiction apparemment ambiguë : l’argent, objet d’adulation ET de détestation. Conclusion logique mais bienvenue : il est urgent de réintroduire la moralité dans le capitalisme. (L.G. et A.C.)