Un village dans la brousse subsaharienne, sans doute au XVIIIe ou XIXe siĂšcle, menant jusque-lĂ une vie calme, est incendiĂ© par des inconnus et douze de ses habitants sont enlevĂ©s. Le clan voisin est soupçonnĂ© ; chacun essaye de retrouver les coupables, ce qui mĂšne au-delĂ de ce quâon peut imaginer, jusquâau rivage du « pays de lâeau », domaine rĂ©servĂ© des « hommes avec des pieds de poule » â les Blancs â qui se livrent Ă la traite des Noirs. Dâorigine camerounaise, LĂ©onora Miano (Les aubes Ă©carlates, NB novembre 2009) conte comment le commerce des hommes bouleverse la vie, introduit le Mal, jette une ombre et va jusquâĂ lâĂ©limination violente de cultures qui jusque-lĂ ne connaissent que la paix et oĂč les mĂšres et les Ă©pouses jouent un rĂŽle dĂ©terminant. Ce roman est Ă©crit avec beaucoup de poĂ©sie, de tact, de sensibilitĂ©, de fraĂźcheur et de transparence ; on regrette lâabondance du vocabulaire local qui freine parfois la comprĂ©hension de lâintrigue et rompt le charme de cette belle Ă©criture.
La saison de l’ombre
MIANO LĂ©onora