Figée à l’âge de 13 ans, Ari, 15 ans, aimerait bien grandir. Il lui serait plus facile, alors, d’assumer son amour pour Neil Cameron, séduisant vampire candidat à l’investiture pour les élections présidentielles, avec lequel elle vit quelques merveilleuses journées d’été. De retour à l’université, où elle a l’impression d’être surveillée, elle fait connaissance d’un vampire, qui, transformé jeune, a pris un médicament afin de vieillir de sept ans. Ari compte bien en faire autant. Le médecin auquel elle s’adresse a un comportement étrange, mais son envie passe outre son inquiétude. Grosse erreur.
Enfin un peu d’action, de complot et de suspense, dans le dernier volet de cette trilogie (et non diptyque, cf Le temps des disparitions, NB février 2012) de vampires intello-bobos. Le roman d’apprentissage et d’atmosphère garde un rythme calme, nourri de descriptions évocatrices ou gentiment superflues (le menu des repas, par exemple). Les questionnements existentiels d’Ari se poursuivent, mais assortis d’une menace qui se concrétise; de plus, ces interrogations concernent tout ado, même simplement humain: grandir, devenir adulte, se sentir différent, aimer. Les vampires sont toujours aussi beaux et raffinés, mais au sein d’une véritable intrigue faisant intervenir des fantômes et des manipulateurs malveillants, on veut bien leur pardonner.