La salade de Babau

Dans sa maisonnette de la clairière une femme fourbit ses ustensiles culinaires puis, encore nuitamment, se glisse vers le village en quête de son ingrédient principal. Au matin, tapie à l’entrée de l’école, c’est sur la petite Babette qu’elle jette son dévolu… de sorcière mangeuse d’enfants. ! Mais les enfants ne sont plus ce qu’ils étaient !

Un vieux mythe de Croquemitaine prend ici un sacré coup dans l’aile. La petite maigrichonne qui n’a “même pas peur”, va remporter tous les suffrages des jeunes enfants. Bouille ronde, couettes en ordre de bataille, l’espiègle gamine au verbe haut, capricieuse et virtuose de la grimace, retourne la situation et mène l’empotée cuisinière par le bout de son gros nez. Modernes, colorés, dynamiques, faciles à lire, l’illustration et le texte se complètent sans surcharge. La dérision est la botte secrète de l’auteure, visiblement décidée à tout mettre en oeuvre pour rendre végétarienne  les ogresses du monde entier et affiner leurs hanches, qu’à l’image de Babau elles ont traditionnellement plutôt enrobées.