Une fourmi travaille dans les herbes par une chaude journée d’été. Alors qu’elle se sent fort fatiguée, elle entend de la musique. Posant son fardeau de nourriture, elle se dirige vers le son et découvre un orchestre d’insectes, qui joue joyeusement. Comme elle doit retrourner à la fourmilière, la bande l’accompagne, toujours en musique, et pour les remercier, la travailleuse leur propose de venir se rafraîchir dans son antre. Et de faire une grande fête!
L’intrigue est mince dans cette ode à la musique qui adoucit le labeur, allège la peine et rapproche les êtres. Sans reprendre la forme d’une fable dont il s’inspire, le texte garde de son élégance, avec mots choisis et usage du passé simple. Mais le charme et l’originalité proviennent surtout des illustrations. Vives et saturées, en aplats de rouges et de verts contrastés, elles éclatent de bonne humeur. Géométriques et ludiques (mention spéciale aux yeux des insectes, psychédéliques à souhait), elles pêchent cependant par une lisibilité parfois hasardeuse, des silhouettes confuses ou coupées, des pages qui ne se distinguent pas assez les unes des autres.