Anais, quinze ans, a un lourd passé : une mère biologique folle, disparue, une mère adoptive assassinée, un petit ami en prison, de multiples placements, des familles d’accueil éphémères et des centres pour enfants difficiles… Car elle accumule les frasques : drogue, fugues, violences. Accusée d’avoir gravement blessé un officier de police, elle nie mais ne peut rien prouver. Elle est envoyée au Panopticon, une maison de redressement, et menacée d’un internement jusqu’à sa majorité. Là elle se lie avec d’autres adolescents paumés et un éducateur compréhensif. Elle s’invente des passés heureux, rêve d’aller à Paris. Échappera-t-elle aux pièges d’une cruelle réalité ? Dans ce premier roman de Jenni Fagan, écossaise et poète, l’héroïne et narratrice, farouche rebelle, raconte avec lucidité, fantaisie et humour ses galères et errements, ses rapports avec autrui, ses fantasmes et ses espoirs. Derrière la rage, il y a la détresse, la solitude, le besoin d’amour et de reconnaissance. Son sentiment d’impuissance face à ceux qui la surveillent et la jugent trouve un exutoire dans des répliques agressives et des soliloques désabusés, exprimés dans un langage imagé, souvent très cru. Un ouvrage vivant, touchant, mais extrêmement noir.
La sauvage
FAGAN Jenni