En Finlande, Le Coin, lieu sauvage entre eau et forêt, abrite dans une maison isolée, des enfants dont les activités ludiques et complices sont, en 1969, perturbées par la disparition tragique d’Eddie, la jeune Américaine. Pourquoi cette mort ? Adolescents puis adultes aux relations troubles, suicidaires, aux destins écartelés, pratiquant des jeux de rôles empreints de cruauté, ils dévoilent, aujourd’hui, le secret d’un crime jamais oublié.
Pour entrer dans cet univers où la nature est omniprésente, il faut abandonner tout esprit cartésien, accepter la compression du temps où la multitude des personnages coexistent hors de toute chronologie logique. Si ce roman emprunte son sujet à La fille américaine, précédent ouvrage de l’auteur, la résolution de l’énigme s’efface devant une méditation poétique et onirique : le vert paradis enfantin affronte le monde hostile, angoissant, de la maturité en une douloureuse métamorphose. Frappés de malédiction, des êtres fragiles louvoient entre folie, mysticisme, réminiscences macabres que la romancière met en scène en une construction complexe, déroutante, envoûtante sans doute, mais profondément verbeuse.