Sicile, 1901. La fausse rumeur d’une épidémie de choléra dans une petite ville devient une bombe à retardement lorsque maître Teresi, avocat des pauvres et journaliste anticlérical, apprend que deux très jeunes filles, pieuses et d’excellentes familles, sont enceintes de deux mois ! Voué aux gémonies par l’aristocratie locale et par les prêtres de la commune, il mène une enquête discrète avec un capitaine de police incorruptible. Cinq autres jeunes filles sont dans le même cas. Et le Saint-Esprit qu’elles invoquent n’y serait pour rien !… À partir d’un fait réel qui fit scandale à l’époque, Andrea Camilleri (La danse de la mouette, NB mars 2014) tisse une intrigue malicieuse en hommage à Teresi. Sarcasmes et théâtralité dénoncent les abus de pouvoir des nantis, de l’Église et de la mafia réunis qui savent comment transformer les innocents en coupables. Une histoire d’une actualité et d’un réalisme étonnants à cent ans de distance : c’est là le génie de Camilleri qui sait rire et faire rire de tout ce qui le choque. Si le dialecte sicilien (cru et excellemment traduit) peut surprendre au début, il est vite assimilé et élève cette tragi-comédie au rang des grandes réussites de Camilleri.
La secte des anges
CAMILLERI Andrea