Un matin dâoctobre 1941, au chĂąteau dâEscoire en PĂ©rigord, le chĂątelain, sa soeur et la bonne sont dĂ©couverts dans un bain de sang, sauvagement assassinĂ©s Ă la serpe. Peu d’indices. Seul rescapĂ©, coupable idĂ©al, Henri Girard, le fils, est arrĂȘtĂ©, jugĂ© et miraculeusement acquittĂ© alors que les tĂ©moignages lâaccablent.   AprĂšs La Petite Femelle (NB dĂ©cembre 2015), Philippe Jaenada, persuadĂ© de lâinnocence de cet homme, prĂ©sentĂ© par les tĂ©moins comme violent, dĂ©pensier, monstre de froideur et dâindiffĂ©rence, s’empare de cette affaire jamais Ă©lucidĂ©e. Il se livre Ă une enquĂȘte minutieuse, dĂ©busquant les moindres incohĂ©rences, les plus petits indices, sâimmerge dans le dĂ©cor du drame, Ă©pluche les correspondances familiales. Le monstre se rĂ©vĂšle un fils affectueux, fantasque et volage certes, mais dont la vie sera Ă jamais fracassĂ©e par ce procĂšs retentissant. Auteur du Salaire de la Peur sous le pseudonyme de Georges Arnaud, il disait vouloir Ă©crire un livre sur la rencontre d’un pĂšre et de son fils. Philippe Jaenada le fait Ă sa place, Ă sa mĂ©moire, et offre ainsi un contrepoint consolateur Ă cette apocalypse familiale. On retrouve avec bonheur ses digressions cocasses, les Ă©chappĂ©es sur son histoire familiale ordinaire, sa gentille roublardise littĂ©raire, sa franchise bonhomme, son empathie tendre et drĂŽle. (T.R. et M.-N.P.)
La serpe
JAENADA Philippe