Elle Ă©tait drĂŽle et insolente. Elle portait des petites robes lĂ©gĂšres de couleurs vives. Elle le faisait rire. Sa fille Ă©tait sa rĂ©ussite. Et puis un jour elle est partie vivre au soleil. Elle y a rencontrĂ© « Monseigneur », une façon de gourou vĂȘtu de noir qui lâa entortillĂ©e avec JĂ©sus et surtout avec sa thĂšse de thĂ©ologie toujours en chantier. Elle est devenue (trĂšs) pieuse et (trĂšs) grise â et paradoxalement, trĂšs intĂ©ressĂ©e. Elle a quarante ans, elle ne rit plus â et son pĂšre restĂ© en rade encore moins. Comment comprendre ? Comment accepter ? Dans deux de ses ouvrages prĂ©cĂ©dents, OĂč on va, papa ? (NB octobre 2008) et Veuf (NB dĂ©cembre 2011), Jean-Louis Fournier trempait sa plume dans un mĂ©lange de larmes et dâhumour noir qui lâaidait Ă se tenir droit. Ici, dans ce petit livre, son humour vacille et son dĂ©sarroi lâemporte dans une charge feutrĂ©e contre la « secte » qui lui a volĂ© sa fille. Un vrai dĂ©sespoir pointe derriĂšre lâhumour qui, tout comme son Ă©criture claire, nette et nerveuse, fait partie de son ADN. TĂ©moignage poignant lorsquâil parle dâelle et appel tout aussi poignant lorsquâil sâadresse Ă elle.
La servante du Seigneur
FOURNIER Jean-Louis