La seule

BASAN Maud

Il vient de partir pour “l’Autre”, il n’est plus là ! Perluète a tout perdu, elle se retrouve seule, « démunie, fusillée ». Dans le vertige du vide, elle cherche à comprendre comment cela a commencé. Les souvenirs des jours d’avant, des lieux et des moments du passé accumulé, les bonheurs des petits riens et les grands événements qui font une vie reviennent lancinants. L’Autre l’envahit. Elle échafaude des plans extravagants, dresse des inventaires, énumère les « premières fois… les dernières fois ». À la fin Perluète se relèvera, « elle connaîtra de nouveaux pays…. ».

 

Dans ce premier roman, Maud Basan privilégie la forme, choisissant une écriture appropriée à l’évocation d’un délire, d’une perte vécue comme une dévastation : des phrases déstructurées, des litanies d’expressions emboîtées, un rythme saccadé comme du slam, un tourbillon de mots « dés-ordonné » en chapitres inégaux et entrecoupés d’énumérations, d’allusions à la Bible et de récitatifs d’un choeur, comme pour une tragédie ! Ce parti pris encombre la lisibilité du personnage central et finit par lasser, malgré de belles formules, subtiles, poétiques, drôles.