Les dĂ©gĂąts sont Ă©normes, immenses les deuils: le tsunami de 2011, celui de Fukushima, a frappĂ© le Japon. A Taro, petit port de pĂȘche, Mariko, 18 ans, a tout perdu, sa mĂšre, sa grand-mĂšre, sa maison, son pĂšre et son frĂšre disparus en mer dans leur barque. Bravant dĂ©combres et prĂ©jugĂ©s, elle dĂ©cide de reconstruire cet esquif selon la tradition et dâen prendre la barre. Sa jeunesse, sa beautĂ©, sa hardiesse lui gagnent les coeurs, suscitent les aides. HĂ©las, la belle aventure tourne court.  Michel RĂ©gnier, rĂ©alisateur de nombreux documentaires, Ă©crivain quĂ©bĂ©cois, Ă©poux dâune Japonaise (Seize tableaux du mont Sakurajima, NB novembre 2012), Ă©cologiste gĂ©nĂ©reux et anti-nuclĂ©aire, raconte dans une courte introduction la genĂšse de son roman. Le style est curieux, incantatoire et obsolĂšte, se voulant peut-ĂȘtre japonais ? De nombreux termes et noms propres nippons apparaissent dans le texte. La mĂ©diocritĂ©, les mensonges des puissants contrastent avec le courage et la discipline efficace de la petite communautĂ© des pĂȘcheurs, dont lâauteur connaĂźt bien la mentalitĂ© et les moeurs. Et lâhistoire de Mariko, gentiment romanesque, prend de lâampleur en sâinscrivant dans la violence et la beautĂ© de la nature et dans les terrifiants mystĂšres de la mer. (M.W.)
La si courte vie du taro maru
RĂGNIER Michel