Les enfants sont couchés sur les tapis de sol, c’est l’heure de la sieste. Les paupières se ferment et c’est parti pour les rêves, rêves de voyages autour du monde, là où les enfants dorment enroulés dans le dos de leur mère, où les pétales de fleurs de cerisiers tombent sur une étudiante assoupie, où une grand-mère fait la sieste sur sa terrasse, au coeur d’une grande ville, où deux jumeaux du grand nord , bien emmitouflés, dorment dans leur poussette .
Judith Gueyfier, grande voyageuse, offre des images somptueuses de siestes partout dans le monde : siestes des plus jeunes et des plus âgés, rêves qui relient les enfants de maternelle au monde entier. Et les images se suffiraient presque à elles-mêmes, indépendantes de l’« histoire » : une sauterelle fait des bonds d’un lieu à l’autre et du bruit : boum, boum, entraîne des amis qui amplifient le vacarme, jusqu’au moment où la magie d’une voix de petite fille ramène le calme. C’est un texte poétique, écho des divagations des rêveurs, qui rythme la sieste comme un coeur qui bat, mais à certains égards surprend.