À Florence, un esthète féru de Renaissance italienne déniche les mémoires du peintre maniériste Agnolo Bronzino. Il les transcrit et les adapte pour notre époque. Tout commence par l’apprentissage du jeune Agnolo au service de Jacopo Pontormo, artiste anticonformiste opposé au culte du beau idéal. Plus tard, Bronzino croise le flamboyant et équivoque Benvenuto Cellini, devient portraitiste officiel des Médicis et forme à son tour un élève. Au risque de se perdre, il tente de protéger Pontormo de ses démons intimes et lui reste fidèle jusqu’à sa fin tragique et solitaire. Dominique Fernandez (Amants d’Apollon : l’homosexualité dans la culture, NB avril 2015) fait revivre avec passion plusieurs artistes de la dernière période de la Renaissance florentine (1510 à 1570 environ). Ils avaient en commun un secret à préserver pour pouvoir exercer leur talent en dépit des lois morales, religieuses et politiques qui condamnaient l’homosexualité. Certains feront des concessions. D’autres, plus intransigeants, le paieront. D’autres encore trouveront dans la dissimulation, le double sens et le non-dit, un ferment à leur créativité. Une construction romanesque virtuose faite de mémoires apocryphes, connaissances biographiques et historiques érudites, ressorts dramatiques plus vrais que nature. Un somptueux « cabinet de curiosités » littéraire. (T.R. et A.-C.C.-M.)
La Société du mystère
FERNANDEZ Dominique