Depuis le départ d’Isabelle, Bernard, la cinquantaine, reste seul avec ses chiens dans le désordre de sa bicoque encombrée de ferraille, en lisière des bois. Au fond de sa Dordogne natale, il vit de petits boulots, boit et chasse ; la forêt est son refuge, les animaux ses compagnons. Il perdrait le moral si une aristocrate septuagénaire, sa voisine, ne le prenait en affection… voire plus. Emmanuelle Delacomptée a enseigné le français dans un lycée normand et publié Molière à la campagne (NB janvier 2015), un essai brillant. Elle campe ici un personnage sympathique, timide, solitaire et taiseux, qui ne parvient que difficilement à nouer des relations autres que ses copains de bistro et sa bande de chasseurs. Il émeut par son empathie pour toutes les créatures, humaines ou animales et surtout par ses liens avec une nature dont l’auteur sait rendre les bruits et les odeurs. Mais portraits et descriptions agrestes sont un peu trop chargés et prennent parfois un aspect factice qui nuit au roman dont la fin est décevante. (V.M. et A.Be.)
La soie du sanglier
DELACOMPTÉE Emmanuelle