Une ourse danse au milieu d’un tourbillon de vent, d’eau et de bruine. Un cerf rêveur fait des gâteaux. Un livre a perdu sa première page. Pour le distraire, l’ourse l’invite à remonter la rivière jusqu’à son début. Au sortir de la grotte où la rivière prend sa source, l’ourse découvre un jardin merveilleux, mais une tempête se lève. Dans sa fuite, elle trouve un petit lapin apeuré, et l’emporte au creux de ses bras pour le protéger : elle a trouvé sa raison d’être.
Nos interrogations sur le sens de la vie sous-tendent ces histoires parallèles s’entrecroisant dans un décor naturel semblable à un paradis originel. On avait déjà rencontré chaque personnage, animal ou humain, dans Chacun son ombre (NB, janvier 2014), histoire antérieure à cet album — l’extrême finesse des mots s’allie au foisonnement chatoyant des images pour enraciner leurs amitiés dans l’évocation des premières rencontres. Le coeur de l’histoire, c’est le parcours de l’ourse, dont la vocation trouve ici son déclencheur : elle devient l’ombre protectrice qui veillera sur les personnages dans la suite…