DĂ©jĂ auteur de deux ouvrages sur lâidentitĂ© belge, dont Le mal du pays, autobiographie de la Belgique (N.B. avr. 2003), Patrick Roegiers brosse un portait exhaustif, parfois caricatural, des cent soixante-dix-sept annĂ©es de la royautĂ© belge. DĂšs lâorigine, LĂ©opold Ier est le rassembleur dâun pays sans frontiĂšres naturelles, crĂ©Ă© pour arranger les puissances europĂ©ennes. LĂ©opold II est le bĂątisseur et lâacquĂ©reur du Congo, devenu entre temps riche et industriel, quâil lĂšgue au pays. Albert reste le hĂ©ros qui rĂ©sista Ă lâoccupant allemand en 1914-18. La pĂ©riode suivante fut moins glorieuse avec la crise de 1929 et les erreurs de LĂ©opold III. Beaudouin restaure la fiertĂ© nationale, mais est minĂ© par la scission imminente du pays. Or, malgrĂ© la dĂ©termination dâAlbert, lâimpasse actuelle grĂšve lâavenir.
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Pour lâauteur, le seul ciment reliant Flamands et Wallons est cette royautĂ©. Si la thĂšse est intĂ©ressante, elle est malheureusement truffĂ©e dâargot et illustrĂ©e de façon touffue et inĂ©gale, certains passages croustillants rappelant les magazines people. Dans ce roman-feuilleton soulignant Ă regret lâabsence dâune identitĂ© collective viable, une certaine ironie perce sous les cancans rapportĂ©s, mais lâensemble traĂźne en longueur.