Enfant prodige, Girolamo Cardano maîtrise dès l’âge de douze ans plusieurs langues étrangères, la rhétorique, la dialectique et la controverse. Il devient médecin et publie des ouvrages de philosophie et de mathématiques. Admiré des plus grands, sollicité par les cours européennes, il connaît enfin la gloire et la fortune. Trahi par son fils cadet, qui le dénonce à l’Inquisition, il est emprisonné et torturé. Mais, sauvé en dernière instance par le pape Pie V, il vit ensuite à Rome jusqu’à sa mort, entouré de rares fidèles. Régine Detambel (Opéra sérieux, NB mai 2012) signe une très belle biographie romancée de ce savant qui a d’abord été attiré par l’astrologie avant de se passionner pour les sciences et la philosophie, alors indissociables. Le narrateur de cette vie échevelée est Euréka, le « démon » du héros, qui lui souffle ses pensées fulgurantes. Cardano qualifie de « splendeur » ces explosions d’idées dans son cerveau. L’évocation du génie est remarquable. Mais, plus que l’existence du maître, c’est la somptueuse écriture de l’auteur qui transporte le lecteur ; les métaphores poétiques pour décrire le corps, les organes et sécrétions, la verdeur et l’érotisme confèrent au récit une vivacité réjouissante.
La Splendeur
DETAMBEL Régine