Inspiré d’une histoire vraie, ce récit touche profondément par son authenticité. Très factuel, rapporté dans un langage dépouillé, il restitue admirablement l’atmosphère de l’époque, les horreurs des camps de concentration nazis, la peur qui pétrifie, l’humiliation qui avilit. Joseph Bialot, auteur réputé de « polars » depuis 1978, revient à nouveau sur ce passé qui l’obsède (C’est en hiver que les jours rallongent, NB décembre 2002). Début 1945, sur une route gelée d’Allemagne, une Jeep de l’armée américaine stoppe auprès d’un tas de tissu rayé informe gisant sur le bas-côté de la route. C’est un homme. Décharné. Il parle français, il est amnésique. À l’hôpital où il est soigné, une infirmière française s’attache à lui, un médecin lui administre un produit qui lui fait revenir en mémoire des séquences de sa vie passée. Celles des camps, pas celles de sa vie d’avant. Agnès, l’infirmière, l’emmène avec elle à Paris. Quelques semaines après, à la station de métro Saint-Martin fermée en 1939, jamais rouverte, tout revient soudain. Un beau livre-témoignage, court, prenant, émouvant.
La station Saint-Martin est fermée au public.
BIALOT Joseph