Jonathan, faute de preuves suffisantes, sort de prison mais risque un nouveau procès. Il retourne chez sa mère, en attente d’un déménagement dans un autre quartier d’Amsterdam. Il retrouve son ancienne vie : son travail à l’usine de poissons, son vieux chien, ses promenades, la pêche. Il est bien décidé à maîtriser certaines pulsions, en continuant la thérapie conseillée par son psychologue. Dans la maison voisine vivent maintenant une jeune femme et sa petite fille qui, seule toute la journée, recherche la compagnie du jeune homme. Inge Schilperoord, Néerlandaise, journaliste-rédactrice, est également psychologue judiciaire. C’est son expérience dans ce domaine qui l’a conduite à choisir, pour ce premier roman, le sujet difficile et scabreux de la pédophilie. C’est très progressivement que le motif de l’incarcération du jeune homme est dévoilé. La stricte thérapie qu’il s’impose suscite la compassion du lecteur pour son combat. L’amour de la nature, des animaux (notamment pour une tanche blessée), une solitude extrême évoquent finement la psychologie du personnage malgré quelques complaisances pour ses fantasmes. Une belle écriture et un dénouement surprenant pour cet ouvrage troublant, profond et déstabilisant. (B.D. et J.D.)
La tanche
SCHILPEROORD Inge