Une veuve, cinquante-sept ans, ancienne cantinière, vit seule. Elle a quelques connaissances en piano. Elle a hérité de sa mère le don de s’entretenir avec des personnes décédées. À Prague, à l’automne 1995, elle affirme recevoir la visite de Frédéric Chopin qui lui dicte des compositions musicales inédites. Un journaliste est chargé de découvrir la vérité et de monter un documentaire avec l’aide d’un cameraman et d’un ancien membre de la police politique. Après plusieurs mois d’investigations approfondies, le mystère subsiste. Éric Faye, écrivain journaliste (Éclipses japonaises, NB novembre 2016) propose une histoire originale et bien ciselée. L’enquête progresse méthodiquement, avec précision, cherchant systématiquement toutes les possibilités de supercheries grâce aux nombreux moyens mis à la disposition des enquêteurs. Pas de rebondissements, mais une évolution continue de l’angoisse des personnages confrontés aux faits qu’ils sont obligés d’admettre contre toute vraisemblance. Devant l’impossibilité de trouver une solution cartésienne à l’inconnaissable, les protagonistes inventent une explication pseudo-scientifique qui permet de reprendre les recherches vingt ans plus tard. Roman bien écrit et tout à fait agréable à lire. (H.V. et A.-M.D.)
La télégraphiste de Chopin
FAYE Éric