Harvey Bernstein est un écrivain raté, alcoolique, malheureux en famille… fatigué des cours qu’il donne à « l’Ecole des Ecrivains de Best-sellers ». Il rédige une lettre « de suicide » qu’il abandonne avant même d’avoir envisagé de réaliser son noir projet. Un jour, il reçoit une candidature de Cathy, une jeune actrice de films érotiques, quasi illettrée mais très déterminée à réussir dans la voie de la fortune. Harvey, que l’on croit mort après la découverte de sa lettre, va la suivre jusqu’à Hollywood dans une vie débridée. De l’eau, il est peu question – mais surtout de vodka, de coke et de sexe – dans ce roman écrit en 1971 par George Axelrod, auteur et scénariste à succès (« Diamants sur canapé »). L’auteur se joue, comme ses personnages, de tous les excès de certains milieux du spectacle américains dans une satire maniant dérision, non-sens, grotesque ou pathos. La vie, la mort n’ont pas plus de poids que les effluves d’alcool consommé sans modération, les sentiments s’effacent devant la satisfaction des désirs et cèdent le pas à l’érotisme. L’écriture résolument provocante, l’humour délibérément graveleux ajoutent de l’absurde aux enchaînements de situations. On peut adhérer, ou pas. (M.M. et M.Bo.)
La température de l’eau
AXELROD George