Le cerf est devant lui, magnifique. François appuiera-t-il sur la détente ? Au coeur de ce massif alpin fréquenté depuis l’enfance, il croit son pouvoir illimité. Chirurgien reconnu, respecté, plein d’humanité, il a de l’argent. Il aime sa femme, ses deux enfants engagés brillamment dans la vie, il aime sa maison. Pas de fissures dans cet univers. Pourtant la fortune de son fils se révèle douteuse, sa femme lui échappe, sa fille bien-aimée s’éprend follement d’un chef mafieux… Par la magie de l’écriture de Luc Lang (Au commencement du septième jour, NB novembre 2016), descriptive, souple, vivante, le lecteur habite bientôt le texte, palpite au rythme de la chasse, admire la splendeur des paysages enneigés, se sent pénétré par le charme de ce relais de chasse. Mais derrière l’harmonie du quotidien lissé, une violence insidieuse se fait jour, générée par la mort et le dépeçage du gibier, par la présence d’armes à feu comme par l’hystérie mystique d’une mère presque meurtrière. En dernière partie, le roman tourne au western, dont le sens incertain amorce peut-être une méditation sur le rôle du pouvoir dans le mécanisme obscur des relations humaines : le droit (ou La tentation ?) de tuer… Mais ce qui précède est souvent envoûtant. (M.W. et M.-C.A.)
La tentation
LANG Luc