La tentation d’Antoine

MARI Jean-Paul

Antoine récupère d’une grave blessure à la tête ; grand reporter, il couvrait une opération en Afghanistan. Selon les médecins, il est guéri. Mais lui se sent différent, devenu un autre; hanté par de mauvais rêves, il pense avoir perdu la mémoire. Pour essayer de se retrouver, il entreprend un périple en Méditerranée. D’Istanbul à Corfou, de Naples à Syracuse, chaque étape l’aide à y voir plus clair, à se souvenir de l’accident, de son amour perdu. Trouvera-t-il la paix ? Lui-même grand reporter, Jean-Paul Mari, prix Albert Londres pour ses récits, livre ici un premier roman riche et construit. Les situations extrêmes des moments de guerre sentent le vécu; la détresse du journaliste amnésique, isolé, enfermé dans ses cauchemars, est plausible. La démarche pour redonner un sens à la vie s’inspire de l’Odyssée : comme Ulysse, tour à tour perdu, enchaîné, séduit et toujours retardé, le personnage erre dans une région méditerranéenne haute en couleur pour mieux renaître à lui-même. Le cerveau joue des tours, la mémoire est sélective. Pour survivre, sans doute faut-il choisir ses souvenirs. Parfois en occulter. Histoire plutôt réussie d’une descente aux enfers et d’une renaissance.